7000 desengages de Boko Haram a reinserer

Non réinsérés, les désengagés du groupe terroriste Boko Haram, constituent sans aucun doute, une bombe à retardement pour la région du Bassin du Lac Tchad et au-delà. Jusqu'à présent, le nombre exact de ces désengagés reste fluctuant malgré qu'il soit estimé à environ 7000 en 2021 en prenant en compte l'étude annuelle de revalorisation de désengagés. 1670 en 2016 à 4142 en 2019Cependant, ils sont éparpillés dans les différentes localités et îles. Et même si les principales raisons de leur adhésion ou de leur désengagement sont l'ignorance, la pauvreté, les violations des droits de l'homme, l'absence de l'état, toutefois, les origines réelles diffèrent d'une personne à une autre. Concernant les vraies raisons du retour à la légalité, selon l'enquête effectuée par le CEDPE (Mars-Avril 2018), les désengagés soulignent s'être trompés, ayant découvert le vrai visage de Boko Haram, ayant profité des affrontements internes ou avec les forces gouvernementales pour déserter les camps de Boko Haram. Un grand nombre de ces désengagés ont reçu peu ou pas d'assistance humanitaire, et sont généralement rentrés ou réinstallés sans avoir la possibilité d'évaluer pleinement les antécédents, le risque de traumatisme ou d'autres formes de victimisation. En plus de cela, il existe des risques inhérents de récidive dans les communautés où peu de mesures ont été prises pour lutter contre la radicalisation ou l'extrémisme. Depuis 2015, les associés au groupe ont commencé à retourner dans leurs communautés et leur nombre n'a cessé d'augmenter. Certains ont tout simplement réussi à rentrer chez eux par le biais de réseaux familiaux ou de liens étroits avec la communauté et les chefs coutumiers. Ils ne bénéficient d'aucun encadrement, ni soutien. Beaucoup sont libres de leur mouvement, apparemment surveillés par les chefs de village et les autorités sécuritaires, leur délivrant un permis de circulation, mais il n'existe aucun système moderne de traçage. Afin de planifier et d'évaluer correctement l'approche de réintégration potentielle dans la communauté, les autorités tchadiennes et le Centre d'Études pour le Développement et la Prévention de l'Extrémisme (CEDPE) ont décidé de mener des recherches visant à (identifier), profiler, enregistrer les désengagés, anciens membres du groupe Boko Haram, dans la province du Lac, ciblant 12 îles et 07 localités de forte présence des désengagés de Boko Haram. Il est donc urgent de désamorcer cette bombe à retardement en assurant un travail de désendoctrinement et de procéder à leur réinsertion socioprofessionnelle.